Sahifa fully responsive WordPress News, Magazine, Newspaper, and blog ThemeForest one of the most versatile website themes in the world.

Alphabétiser les filles et les femmes, c’est promouvoir le développement durable.


Les filles et les femmes de tout âge ont droit à l’éducation et au développement : Apprenante du cercle Reflect de Ouenra-Peulh dans la Zone Transfrontalière Bénin-Niger du PREPP

C’est désormais ancré dans les habitudes : le 8 mars de chaque année, toute la communauté internationale se focalise sur le femmes et les filles, pour leur promotion et leur participation active au développement global. Le thème retenu pour 2019 «Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement» conforte particulièrement Pamoja Afrique de l’Ouest qui se bat aux côtés des femmes comme des hommes pour un accès équitable à l’éducation et au développement durable.

Comme le précise ONU Femmes (http://www.unwomen.org), la réalisation des ambitieux Objectifs de développement durable (ODD) exige des changements transformateurs, des approches intégrées et de nouvelles solutions, en particulier lorsqu’il est question de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et les filles. Quand on observe les courbes actuelles, tout laisse maalheureusement à entrevoir que les actions en cours ne suffiront pas pour l’instauration d’une Planète 50-50 d’ici 2030. Dès lors, des approches novatrices, capables de rompre avec le statu quo, sont essentielles pour éliminer les obstacles structurels et faire en sorte qu’aucune femme ni aucune fille ne soit laissée de côté. Le premier pas à poser dans ce cheminement est la bataille pour la réalisation de l’ODD-4 qui s’énonce comme suit : « Assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous ». Car, la clé de la concrétisation de tous les autres ODD est l’accès de tous (y compris les jeunes et les adultes) à l’éducation et aux possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

En effet, l’alphabétisation des adultes signifie que des individus acquièrent des compétences qui leur permettent de vivre et de travailler de manière épanouissante. Au-delà  de la seule possibilité de savoir lire, écrire et compter, l’alphabétisation améliore et intensifie les autres connaissances et qualifications. Elle est un moyen d’accéder à la prise de conscience, à l’information, aux connaissances, aux qualifications, à la compréhension et au pouvoir, à des fins multiples. Comme le préconise Paolo Freire, l’alphabétisation est décisive pour comprendre non seulement le mot, mais aussi le monde. Elle est déterminante pour que ceux, nombreux, exclus ou sortis trop tôt du système formel reçoivent les bases pour leur propre autonomie et pour la transformation positive de leur environnement.

Malheureusement, les filles et les femmes sont non seulement discriminées par rapport à l’éducation formelle mais aussi et surtout par rapport à l’éducation non formelle. En privant les filles et les femmes d’éducation, la société les exclut des cercles de pouvoirs et de décision. Sans éducation initiale et sans alphabétisation, les femmes sont privées de compétences essentielles pour garantir leur autonomie professionnelle et financière.

L’UNESCO considère que les inégalités en termes de soutien et de valorisation de l’éducation et des qualifications des femmes restent un problème prédominant. Par rapport aux hommes, les femmes (surtout rurales) continuent d’être vulnérables quant à l’accès aux savoir, savoir-être et savoir-faire nécessaires pour tirer de leur milieu l’essentiel pour leur survie et le bien-être durable de leurs familles. Quand elles accèdent à un travail, celui-ci est souvent associé à leurs rôles traditionnels, ce qui renforce les clichés sur ce que les femmes savent faire. Si ce travail augmente leur pouvoir économique, il est souvent précaire ou consiste en une activité non salariée, et il s’ajoute au travail domestique. Dans de nombreux cas, ce type de situation ne modifie pas les comportements des hommes, et leurs rôles dominants persistent. Les femmes travaillent simplement davantage, au lieu d’utiliser leurs connaissances et qualifications pour contribuer à des partenariats plus égalitaires. Leurs aptitudes, expériences et créativités ne sont pas toujours sollicitées pour impulser le changement social.

Par ailleurs, « des millions de femmes n’ont pas bénéficié de l’enseignement formel (ni de l’alphabétisation), que ce soit pendant leur enfance ou à l’âge adulte » (UIL, 2014, p.6). Le Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous (2012) mentionne que dans 81 pays sur 146, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à être analphabètes et 21 de ces pays présentent une extrême disparité entre les sexes, avec moins de sept femmes alphabètes pour dix hommes (UNESCO, 2012, p.6). D’après le troisième Rapport Mondial sur l’Apprentissage et l’Education des Adultes (GRALE III) publié par l’UNESCO en 2016, la majorité des exclus de l’école sont des filles : dans le monde, 9,7 % des filles ne sont pas scolarisées. De même, la majorité des adultes faiblement alphabétisés (63%) sont des femmes. Or, l’éducation est essentielle aux droits de l’homme et à la dignité humaine ; elle est une force d’autonomisation. Il est particulièrement établi que les initiatives d’alphabétisation peuvent contribuer au développement durable et aux processus d’autonomisation des femmes (Robinson-Pant, 2004). L’éducation des femmes a également des effets puissants sur les familles et sur l’éducation des enfants, par l’influence qu’elle exerce sur le développement économique, la santé et l’engagement civique dans l’ensemble de la société.

Pour un monde meilleur, les potentialités des filles et des femmes doivent être davantage promues. C’est ainsi que vont s’éclore leurs créativités et innovations, notamment dans les sciences et le numérique pour une contribution efficace au développement. Dans tous les cas, sans l’éducation des filles et des femmes et la prise en compte de leurs capacités techniques et innovantes, le monde ne saurait connaître un développement durable.

Le pouvoir de l’éducation est au-delà de la capacité à lire, à écrire et à compter: c’est le seul moyen d’autonomisation des femmes pour leur participation effective au développement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *